C.G. Jung - Correspondance 1950 - 1954
To Dr. M. Esther Harding, New York
5 décembre 1951
My dear Dr. Harding,
Je suis terriblement désolé de répondre avec tant de retard à votre lettre du 6 septembre. La raison en est que je ne viens pas à bout de ma correspondance. Il y en a trop, tout simplement. En outre, j’ai besoin de temps pour mon propre travail, pour de dernier chapitre de mon gros livre sur le Mysterium Coniunctionis. Il me tient tellement en haleine que je ne peux me permettre d’accorder au monde qu’un minimum d’attention.
Dans votre lettre, vous me questionnez au sujet des apparitions de fantômes. C’est le point sur lequel j’ai dû renoncer. Je ne suis pas en mesure d’expliquer le fait qu’elles sont localisées. Il y a là l’intervention d’un facteur qui n’est sûrement pas psychologique. L’explication adéquate doit être cherchée ailleurs. J’incline à supposer qu’après la mort il reste sur place quelque chose de l’âme humaine, car nous avons la preuve que, dans cette vie consciente déjà, l’âme est située dans un espace et un temps relatifs, c’est-à-dire se trouve dans un état relativement non spatial et non temporel. Il se peut que les phénomènes d’apparition renvoient à une existence de ce genre. (…)
En ce qui concerne la synchronicité, je peux vous informer que mon texte sur ce sujet va être imprimé dans le courant de l’hiver et paraîtra conjointement avec un texte du professeur W. Pauli sur les fondements archétypiques de l’astronomie de Kepler. Nous espérons qu’il paraîtra bientôt aussi en traduction anglaise.
Avec mes salutations et mes vœux bien cordiaux, à partager avec le Dr. Bertine.
Yours cordially,
C.G. Jung
C.G. Jung - Correspondance 1950-1954 (Albin Michel)