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Carnets d'une psychexploratrice autodidacte
26 août 2019

C.G. Jung - Ma vie

 

Roberto_Ferri

 

Nous ignorons jusqu’où peut s’étendre le processus de la prise de conscience et où il mènera encore l’homme. Il est, dans l’histoire de la création, un novum – un élément  nouveau – pour lequel il n’y a aucun point de comparaison. C’est pourquoi on ne peut savoir quelles potentialités il recèle, ni s’il est loisible de prévoir pour l’espèce homo sapiens un épanouissement puis une disparition, ainsi que cela s’est produit pour les animaux préhistoriques. La biologie est incapable de nous fournir un seul argument contraire à de telles possibilités.

On a satisfait au besoin de l’expression mythique quand on possède une représentation qui explique suffisamment le sens de l’existence humaine dans le cosmos, représentation qui provient de la totalité de l’âme, autrement dit de la coopération du conscient et de l’inconscient.

Le non-sens empêche la plénitude de la vie et signifie par conséquent maladie. Le sens rend beaucoup de choses, tout peut-être, supportable. Aucune science ne remplacera jamais le mythe, jamais un mythe ne pourra naître d’aucune science. Ce n’est pas « Dieu » qui est un mythe, mais le mythe qui est la révélation d’une vie divine dans l’homme. Ce n’est pas nous qui inventons le mythe, c’est lui qui nous parle comme « Verbe de Dieu ».

Le Verbe nous arrive ; nous le subissons, car nous sommes exposés à une profonde insécurité : avec Dieu en tant que complexio oppositorum – union des contraires – « toutes les choses sont possibles » dans le sens le plus plein de l’expression, c’est-à-dire vérité et erreur, bien et mal. Le « Verbe de Dieu » vient à nous et nous n’avons nul moyen de distinguer si et comment il est différent de Dieu. De ce Verbe il n’est rien qui ne nous soit connu et ne soit humain, sauf la circonstance qu’il surgit spontanément devant nous et qu’il nous prend sous sa domination. Il est soustrait à notre arbitraire.

On ne peut expliquer une « inspiration ». Nous savons qu’une « idée nous vient à l’esprit » n’est pas le fruit de nos ratiocinations, mais que l’idée provenant de « quelque part » nous a fondu dessus. Et de surcroît, quand il s’agit d’un rêve prémonitoire, comment pourrions-nous l’attribuer à notre propre raison ? En pareil cas, on ignore même souvent, et pour longtemps, que le rêve contenait un savoir préalable et à distance.

 

C.G. Jung – Ma vie, souvenirs, rêves et pensées (Folio)

 

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  • Bienvenue ! Je partage ici les textes des auteurs phares de la psychologie des profondeurs qui éclairent et accompagnent mon exploration intérieure, ainsi quelques parcelles de mon expérience personnelle. Bonne lecture, Carine - Phalae
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