C.G. Jung – Ma vie
Si l’âme de l’homme est quelque chose, elle doit être compliquée à l’infini et d’une diversité illimitée, dont on ne saurait rendre compte par une simple psychologie des instincts. Ce n’est qu’avec la plus profonde admiration et avec le plus grand respect que je puis, muet, m’arrêter à considérer les abîmes et les sommets de la nature psychique, dont l’univers non spatial renferme une indicible abondance d’images, que les millions d’années de l’évolution vivante ont amassées et organiquement densifiées.
Ma conscience est comme un œil qui embrasse en lui les espaces les plus lointains, mais le non-moi psychique est ce qui de façon non spatiale emplit l’espace. Et ces images ne sont pas que de pâles ombres ; elles sont des facteurs et des conditions psychiques au pouvoir puissant. Cette impression, en comparaison, ne saurait supporter d’autre image que la contemplation d’un ciel étoilé, car le seul équivalent du monde intérieur ne peut être que le monde extérieur et comme j’atteins ce dernier par l’intermédiaire du corps, c’est par le truchement de l’âme que j’atteins le monde intérieur.
Introduction à L. Kranfeldt, Die Psychoanalyse, Sammlung Göschen, 3ème édition, Berlin, 1956.
C..G. Jung – Ma vie, souvenirs, rêves et pensées (Folio)