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Carnets d'une psychexploratrice autodidacte
12 janvier 2018

Marie-Louise Von Franz – L’individuation dans les contes de fées

 

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On voit bien souvent des personnes chercher à approcher l’inconscient avec des buts bien définis et unilatéraux. Sachant exactement ce qu’elles attendent de l’analyse, elles se ferment par là-même à tout contenu non prévu par elles et donc à toute transformation réelle. On peut aller jusqu’à dire que limiter ses désirs à la seule guérison ou à un mieux-être est une approche égotique, car c’est vouloir s’approprier l’aide de l’inconscient. Il est bien évident que le désir d’être sain et « normal » est une aspiration légitime du moi que l’inconscient soutient généralement en y coopérant, mais si quelqu’un à ne vouloir que cela, entend y parvenir par ses propres voies et se refuse aux suggestions de l’inconscient, après quelques temps des rêves négatifs viendront, car le centre auto-régulateur de l’inconscient (le Soi) cherche à conduire l’individu bien au-delà de la simple guérison, bien au-delà de ses petits désirs conscients. La personne sera peut-être soulagée de ses symptômes, mais c’est comme si l’inconscient lui présentait la note : « Il reste encore à faire ou à changer ceci et cela », et, si le rêveur n’obéit pas les symptômes reviennent !

J’ai pu observer, à bien des reprises, ce processus. Tout se passe comme si l’on devait s’engager sur la voie de l’individuation pour elle-même et non pour des raisons partielles telles que se sentir mieux, bien dormir, retrouver la paix de son ménage, sa puissance sexuelle ou sa puissance tout court, sa « joie de vivre » ou je ne sais quoi d’autre. Lorsque les vannes de l’inconscient ont été ouvertes, son eau continue à couler sans qu’on puisse l’arrêter. Toute approche utilitaire de l’inconscient qui cherche à se servir de celui-ci et à se l’approprier produit des effets destructeurs. Cela se passe exactement de la même façon pour la psyché qu’en ce qui concerne la nature extérieure, ainsi que nous commençons à nous en rendre compte : si nous continuons, comme nous le faisons, d’exploiter sans frein les forêts, les animaux et les minéraux de la Terre, nous détruisons l’équilibre biologique ainsi que nous-mêmes, léguant aux générations montantes de lourdes notes à payer et déjà des pertes irréversibles. La nature (comme la psyché qui en fait partie) tend à rétablir son propre équilibre, sa totalité biologique ; elle a ses propres desseins et refuse de se laisser exploiter selon les calculs d’un utilitarisme unilatéral.



Marie-Louise Von Franz – L’individuation dans les contes de fées (La Fontaine de Pierre)

 

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  • Bienvenue ! Je partage ici les textes des auteurs phares de la psychologie des profondeurs qui éclairent et accompagnent mon exploration intérieure, ainsi quelques parcelles de mon expérience personnelle. Bonne lecture, Carine - Phalae
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